
Découvrir l'artiste
Artiste lorrain, Emile Friant est né à Dieuze (Moselle, France) en 1863, dans une famille d'artisans. Son père, Virgile, était ouvrier aux Salines de Dieuze, et sa mère, Catherine, faisait quelques travaux de couture. Emile sera le seul enfant du couple et grandira, jusqu'à ses 8 ans à Dieuze entouré de ses amis, dont Gustave Charpentier, et de Madame Parisot, "grand-mère" adoptive qui va beaucoup compter pour le jeune homme.
1870 va marquer un tournant pour cette famille qui est obligée, pour conserver sa nationalité française, d'abandonner ses terres suite à la défaite de Napoléon III face à la Prusse. Si l'Alsace et la Moselle deviennent allemande, Nancy reste française et va accueillir la famille Friant en septembre 1872. Logée d'abord près de la place du marché, puis près de l'actuel Museum Aquarium, la famille trouvera refuge dans une maison rue Jeanne d'Arc qui abritera également l'atelier de ferronnerie de Virgile.
Après être passé par l'internat Callot (actuelle lycée Loritz, Nancy) Emile se destine aux Beaux-Arts et suit des cours à l'école municipale de Dessin sous la houlette de Théodore Devilly (1818-1886). Il fréquente toute la jeunesse artistique d'alors : Victor Prouvé (1858-1943), Camille Martin (1861-1898), Mathias Schiff (1862-1886) ou encore Ernest Bussière (1863-1913).
En 1879, le jeune Emile (16 ans) est accepté dans l'atelier prestigieux d'Alexandre Cabanel (1823-1889) à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris. Prestigieux, l'atelier n'en reste pas moins un tenant de l'Académisme et le jeune artiste n'y trouve pas son compte. Il quitte ce qu'il appellera : la "serre chaude où l'on fait pousser des Prix de Rome". Il tente ce Prix de Rome et arrivera second en 1883.
A cette formation "classique", s'ajoute une formation sur le terrain par le biais de voyages. Boursier en 1886, Friant débute ses voyages par l'Europe du Nord (Belgique et Pays-Bas) où les maîtres de la minutie flamande resteront dans sa mémoire. Il découvrira également le Sud avec les terres italiennes, algériennes et tunisiennes. La lumière restera un point cruciale dans sa peinture à venir (à l'image de son contemporain et compatriote, Jules Bastien-Lepage).
complète cette formation avec des voyages (Italie, Algérie, Tunisie, Egypte,...) et des rencontres (Jules Bastien-Lepage, Aimé Morot, Victor Prouvé, Charles de Meixmoron de Dombasle, etc.).
Sa carrière débute réellement au Salon parisien de 1889 avec la présentation de son chef-d'oeuvre : La Toussaint (1888). Achetée par l'Etat, le tableau est aujourd'hui déposé au Musée des Beaux-Arts de Nancy (tout comme le legs des ateliers de Friant). A 26 ans, Friant se retrouve propulsé sur la scène internationale et entre dans l'ordre de la Légion d'honneur. Couvert d'honneur, il sera fait Officier puis Commandeur (1932), il sera élu à l'Institut (Académie des Beaux-Arts) en 1898, Friant reste un artiste et reçoit de nombreuses commandes privées (scènes de genre, portrait) et quelques commandes publiques (Hôtel-de-Ville de Nancy, Préfecture de la Meurthe). Peintre, dessinateur, Friant termine sa carrière en excellant dans la gravure. Il a été également professeur à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris, et a formé quelques artistes (notamment le Nancéien Jean Scherbeck).
Il décède en son domicile parisien, 11 boulevard de Clichy, le 9 juin 1932. Il avait 69 ans. D'importants honneurs ont été rendus tant à Paris qu'à Nancy qui voit l'artiste reposer en son cimetière de Préville (chapelle Vogin-Friant).